En mars dernier, j’ai publié sur notre chaîne youtube « Breizh a yud », dont je parlerai un jour sur le site, un texte que j’avais rédigé auparavant mis en image et en musique.

Accompagné d’un morceau d’Aphex Twin, j’essayais de mettre des mots sur mon histoire et mes sentiments, dans l’espoir que certains s’y reconnaissent. C’est la vidéo qui me tiens le plus à coeur de cette chaîne youtube, dans le sens où elle cristallise poétiquement les choses qui m’animent.

Voici le petit film : https://www.youtube.com/watch?v=Cx1mMRyJios

Voici le texte entier :

Dans le vacarme de l’adoclescence, des émissions de télé et des défaillances humaines, Il fallait trouver des réfuges. Assis dans un coin de la cour, vous observiez vos semblables et vous vous disiez : çuici ceci, celle-ci cela. La liste était longue, il y avait tout de ce que vous ne vouliez pas devenir. Call of duty 4, Cargaison, micro branché. T’étais bien dans ce monde là. C’était la paix. Mais à mesure que la roue du temps a continué de tourner, il fallait autre chose. La tête dans les nuages, les pieds dans le vide, t’étais comme tout le monde, tu te connaissais pas vraiment, tu pouvais flancher à tout moment, blesser sans le savoir. Il faut trouver son refuge, devenir plus solide, pensais-tu. Une colonne pour porter l’édifice, des racines. Des racines pour l’arbre faisant la liaison entre le monde du dessus, et le monde d’en dessous. Ouvert au ciel, ancré dans la terre. Tu as tant regardé tes semblables être, comme toi, penchés, couchés, envolés, sans branches, sans tronc. Quels dégâts ça fait, des humains sans tronc, sans colonne .. Paumé, perdus, à la recherche de rien, tant qu’on peut se divertir. Et puis un jour il y a des drames, tes grands parents meurent, tu te fais quitter, tu fais du mal, tu tombes malade. Tu te déçois. Toujours plus égaré que ce que le divertissement te laisse admettre. Si tout brûle, si tout s’éteins, qui es-tu? Qui es-tu au delà du cocon? De la caméra, de tes notes scolaires? C’est dans les refuges qu’on trouve la réponse. Il te faut un refuge. J’ai trouvé celui de mes semblables, mais je n’en peux plus de les voir s’y engouffrer, ils se sont trompés de refuge. Tranxènes, alcool, sexe sans âme, prozac, matérialisme. On vous voit si perdus, quelques heures de discussions et vous finissez toujours pas l’avouer.. La grande comédie nous prends tous. Nous naissons, nous mourrons, et nous n’avons rien porté, et nous ne nous sommes inscrit dans rien. La planète est en mouvement, tout se mélange maintenant, on part en vacances ailleurs pour retrouver l’humanité des racines, et pour trouver un refuge. Mais pourquoi aller si loin, quand il y a ici? Un jour tu découvres quelque part dans ton ventre, à coup d’ondulations, de vagues violentes que tu es … quelque chose d’autre, que tu es différent. Tu entends un chant, tu lis des mots, et tu pleures. Les racines sont remontées à la surface et t’ont saisi par les pieds. Tu es breton. Mais tu ne sais pas ce que c’est, tu ne sais pas comment, tu ne saurait l’expliquer par des mots, on te dit que c’est bien, d’avoir une passion. Mais, vous savez c’est un feu très ancien qui brûle, , il te saisit comme rien ne t’a jamais saisi, c’est le début du chemin, celui dans lequel tu vas faire la paix avec ton existence. Si vous saviez comme ce n’est pas une passion. C’est nous tous, le sens de la vie. C’est une tempête folle et pourtant si chaleureuse. C’est comme si tu retrouvais ta mère après avoir été séparé d’elle depuis ta naissance, c’est comme si tu prenais l’arrière grand mère de l’arrière grand père de ton arrière grand mère, dans tes bras, sans que tu ne puisse ni comprendre qui elle est, ce qu’elle pense, rien si ce n’est qu’elle est en toi, et que ces frissons qui te parcourent devant la chapelle ne sont peut être rien d’autre qu’une caresse. Tu le sais, ta place est ici, et cette terre est ton refuge. Il faudra tout fouiller, tout explorer, ne rien laisser, revenir à chaque saison. Il y a là tous les sérums de ton monde, les clés à toutes les portes, la source de ta paix, pour toute ta vie, y compris celles que tu engendreras, si c’est le souhait du cours des choses. Tu es prêt à faire face aux prochains drames que l’univers te réserve, tout est déjà là pour te réparer, puisque que tu es en Bretagne, et que Bretagne est en toi.

Breuuenn